Installé à Cuges-les-Pins, Bruno Bos produit de la spiruline, qu’il commercialise sous la marque « Spiruline du Garlaban ». Une culture qui se développe uniquement en saison chaude. Aussi le plus gros de son activité se déroule essentiellement pendant la période estivale.
Des gestes minutieux à effectuer uniquement en saison chaude
Cela fait moins d’un an que Bruno Bos a jeté les amarres pour s’installer sur cette ferme, dans la plaine de Cuges, pour produire de la spiruline, une microalgue d’eau douce aux propriétés nutritionnelles étonnantes.
« Je ne pars pas en vacances en été parce que c’est la saison de récolte. Lorsque j’ai fait le choix de m’installer sur cette ferme, c’était en toute connaissance de cause», confie-t-il. « Je savais que la spiruline était une culture saisonnière, c’est-à-dire qu’elle pousse d’avril à novembre mais se récolte de mai à octobre. Aussi je suis tous les matins autour de mes bassins pendant la saison chaude.»
En hiver, la culture hiberne mais les bassins restent « en eau ». «En fin de saison, on garde les bassins en culture. La spiruline arrête de se multiplier», raconte-t-il. « S’il ne gèle pas trop, elle passe l’hiver dans les bassins et, en début de saison, on analyse au microscope la plus belle spiruline, la plus spiralée. On garde ce bassin et on commence à vider les autres qu’on purge entièrement. On les nettoie, on reprend un milieu neuf et on ressème avec la souche qu’on a gardée dans le bassin qu’on a choisi», détaille-t-il.
Quatre hectares et une surface de 500 m² d’installations aquatiques répartis en 5 bassins, c’est de tout cet espace que Bruno a besoin. « On crée un milieu qui est propice au développement de cette microalgue, cyanobactérie microscopique (0,2 à 0,3 mm) et photosynthétique, c’est-à-dire qu’elle exploite, comme les végétaux, l’énergie solaire pour synthétiser ses molécules organiques. Elle se multiplie dans ces bassins qui ne sont pas très profonds – environ 20 cm de profondeur – et donc on recrée son milieu naturel, une eau saumâtre avec un PH assez élevé », précise-t-il.
La spiruline, une très bonne source de protéines
Bruno produit en moyenne 350 à 400 kilos de spiruline par saison et n’envisage pas d’en faire plus. « Je m’attache à rester dans des productions paysannes, naturelles et à taille humaine. Je suis seul à travailler sur les installations, à produire et à vendre», explique-t-il. « C’est une production respectueuse de l’environnement avec quatre fois moins d’eau et 20 fois moins d’espace nécessaire que pour le soja, pour un rendement équivalent.»
La spiruline se consomme en paillettes, en poudre ou en comprimés, une production qu’il commercialise auprès de particuliers mais également de magasins bio de la région. « Plus de 60% de ma production est vendue via internet dans toute la France. »
Il est possible également de venir directement à la ferme acheter de la spiruline fraîche. « La spiruline en paillettes est garante d’un séchage à basse température, assurant une meilleure préservation des vitamines et phytonutriments », poursuit Bruno Bos. « Elle est une très bonne source de protéines. Elle contient des oligo-éléments, des minéraux… et c’est une très bonne source de fer ! On y trouve aussi de la bêta-carotène, ce qui n’est pas mal l’été parce que ça aide à préparer la peau au bronzage en la protégeant des coups de soleil, et améliore le bronzage. »
Visites guidées sur rendez-vous
Cet ancien technicien de l’écoconstruction (maison naturelle, écologique et performance énergétique), a tout lâché pour finalement se lancer dans l’aquaculture en eau douce et devenir producteur de spiruline. « J’ai fait une formation, il y a déjà quelques années en arrière. La spiruline m’a toujours intéressé mais je n’avais pas eu l’opportunité de trouver le terrain», lâche-t-il. « Finalement j’ai pu réaliser cette transmission avec Vincent [Vincent Rioux le producteur précédent, Ndlr]. »
Bruno Bos accueille les visiteurs sur sa ferme pour des visites guidées et commentées sur le processus de culture, et de fabrication de la spiruline. On peut y observer cette microalgue au microscope, mais aussi visiter le laboratoire de transformation. « Dans le laboratoire de transformation, on écrème, on filtre, on presse, ça fait comme un gros fromage vert et après on fait des spaghettis qu’on met sur des claies qu’on laisse sécher. Une fois qu’elle est séchée, on la concasse et elle peut se garder jusqu’à 2 ans », détaille-t-il.
L’accueil dépend également des conditions météorologiques et des récoltes. L’idéal, avertit Bruno, est de prévenir un ou deux jours à l’avance et/ou de prendre rendez-vous.
Producteur de spiruline à Cuges-les-Pins, Bruno Bos travaille tous les jours pendant l’été, pour proposer un produit naturel et de qualité qui dépend de ce savoir-faire paysan simple et délicat.
« C’est une production respectueuse de l’environnement avec quatre fois moins d’eau et 20 fois moins d’espace nécessaire que pour le soja. »